vendredi 8 août 2008

CES PRUNES DITES CHINOISES




il est revenu
il s’en va

l’oiseau d’eau
sous un soleil de plumes
a passé une dernière journée
à boire ses amis.

il emporte le souvenir d’une vague
parlante
et qui disait, « je t’aime, »
et lui, il répondait : « bec. »

c’est un oiseau d’ailes à la tombée
du jour des heures choisies
du thé, madame
du vin, un peu d’eau à boire

ces prunes dites chinoises
ces livres que j'emporte
ces craintes que je fabrique pour mieux en
ignorer d’autres, de guerres

lirai-je ces lignes trop vite faites, dans un an ?
bah !


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[Image : Chant par reading_is_dangerous] Lac Sevan, 5 août 2008

lundi 4 août 2008

LE DERNIER LAC



pauvre Béatrice
devait laver le jour


toute la latrine durant.


je pars au lac de mes rêves
pour y plonger
mes doutes

lesquels comme d’habitude
m’ont
bloqué la route, ce week-end
pendant que je terminais la composition
de cette dernière manifestation
de mes dérives textu-
elles

le voyage à bord du transport, le Cueillette
Début de la troisième partie :
« J’ai imaginé ce matin que je mourrais.
Comme elle va vite, la vie,
fut ma dernière pensée. »

rien de plus
triste que l’abandon en chemin
d’une histoire

mais je reviens dans
trois jours, s’il plaît
au ciel.



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[Image : Le menu du jour par reading_is_dangerous] (Juin 08) Pour voir la photographie du dernier lac où je me suis baigné, cliquez ici. Pour lire ou relire mon avant-dernier œuf, cliquez ici.

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La suite du récit de Guylain Place, approvisionneur pour le Cueillette, paraîtra sous peu. Nous prions le lecteur de nous pardonner ce délai.

dimanche 3 août 2008

BANC D’AME




Le célèbre philosophe Igo-Igo, à propos de ce qu’il nommait la Certitude du doute : « Le monde est un volume d’instants. Je ne dis pas une suite ou une série d’instants, parce que cela voudrait dire que les instants du monde se suivent les uns les autres, alors qu’en réalité, et je sais de quoi je parle, les instants du monde s’étalent dans toutes les directions. Le haut, le bas, à gauche, à droite, devant, derrière, et les autres directions que nous ignorons. Le monde est un volume d’instants parmi lesquels un petit nombre se distingue des autres, cela du fait de ta présence en tant que chose pensante : une partie pensante d’un tout. La pensée comme l’œil s’arrête face à l’horizon. L’horizon ! Pour l’œil, ce peut être ce mur de montagnes ; pour la pensée, l’horizon se trouve aux limites de la prairie de l’imagination fleurie des herbes du savoir. Il y a bien sûr des savoirs faux—ça donne des drôles de fleurs bardées parfois d’épines, mais l’imagination comme le ruminant à la bouche robuste, à l’estomac solide, s’en accommode. Pense et repense, chère chose ! et sache que l’ensemble des instants précieux de ta présence, ton existence, cette continuité absolument indestructible détermine le volume entier de ton être, et ce volume, c’est ton âme dont la partie visible est à chaque instant ton corps. Tu appartiens à ces instants venus à toi d’eux-mêmes comme la brise vers l’observateur sur son banc. Il est fait d’or, ce banc, il est une Certitude, et son confort est tel qu’on s’assoit dessus à la naissance pour ne le quitter qu’à l’ultime instant, le dernier instant. »



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[Image : Igo-Igo sur son banc, observant un rivage lointain par reading_is_dangerous]