mercredi 31 décembre 2008

LES DIAMANTS DU NOUVEL AN




Le pied nu sur du verre mince, au-dessus d’un gouffre, à quatre cent mètres du bord rocheux situé devant vous. Des mains griffues tombent sur vos épaules, aux ongles noirs, à la peau violacée, aux coudes terminés par des moignons de méchanceté.

Le verre a promis de ne pas céder, mais comment lui faire confiance ? Vous secouez vos quatre cent kilogrammes de chair et d’os. Vous poussez un orteil inquiet. Vous faites un pas. Les mains griffues grattent le verre, se changent en poings, frappent la surface mince qui vous soutient au-dessus de l’abîme.

Le bord rocheux. Un pied nu. Le soulier lancé au visage d’une chaussette. Les moignons de méchanceté. Les coudes en poings. Mes quatre cent kilo de fatigue. Il pleut des images incompréhensibles pendant que je peine à avancer. Des visages aux yeux noirs. Des fronts violacés. Des volcans de pleurs. Des carreaux aux poumons.

« Pourquoi écrire, » s'interrogeait un orteil, « sachant que tu ne seras pas lu ? —Écrire pour écrire comme on lit pour lire, » répondait l’abîme. Le nouvel an commence ici, sur tes épaules, au prochain pas, sur la mince surface du monde. C'est un diamant immense et plat sous la cloche du pied. Je vais sauter...



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[Image : Redemarrage par reading_is_dangerous]

5 commentaires:

  1. A minuit le glas sonnera, claquant, sonnant et trébuchant,
    sous le gui des vers ivre-morte, je vous écrirai "Bonne et sainte année, le paradis à la fin de vos jours"

    Le grand écart rentre de la méchanceté et ressort de la gentillesse, comme la violence ressort de l'amour et sens inverse locomotrice, je dis cela sur le feu des restes de 2008, c'est une dangereuse résolution pour le nouvel an.

    Pourtant le titre est brillant d'éclats annonciateur de ces festivités.

    ///
    Bref, bref, 2009 pour vous, qu'elle soit musicalité, qu'elle soit arc en ciel, qu'elle soit première main, qu'elle soit eau douce, qu'elle soit 4 saisons en clé bien orchestrée et étoile polaire.

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  2. FOLLOW THE STREAM

    Pas la peine de sauter
    Juste se laisser porter
    Les mains ouvertes
    De préférence
    Quel que soit le paysage
    Qui défile en reverse mode
    Sur des torrents noirs
    Parsemés de blocs d'anthracite
    Que zèbrent des boules de feu
    Ou des éclats de mortier

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  3. Noircissons cette nouvelle page qui se tourne. Une larme tombée sur la page fera une éclaircie. D'elle une vague, un océan de douceur dans l'encre bleue.

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  4. Sautons, plongeons, naviguons...

    Nous sommes tous des princes et des princesses enfermés dans le coeur de la grenouille de la vie.

    Je saute à vol de tortue dans l'encrier instrumental de l'abyme imaginaire...

    Bonne année!

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  5. y'a pas de pourquoi qui tienne !

    puisque la mesure fait de la zik
    chaque fois que tu écris

    je te connais depuis mes 20 ans R_I_D
    en ai eu 4O en décembre, ça en fait des saisons
    du temps
    des tites minutes filées

    tu es le seul qui m'a tenue, ici, à TE lire
    quand l'hiver m'a mangé la tête
    et que,
    même l'ours ne voulait voir l'homme ni la femme
    qui avaient vu l'ours

    je me passerais de tes lignes
    mais en souffrirais
    toi l'éternel co-loc
    le voyageur armé de sens
    caméra effacée

    je te souhaite pour 2009:
    un autre film, que tu n'iras jetter
    un romande papier
    et une dulcinée,
    autonome éprise
    indépendante amoureuse

    ciao bello !
    take care too YOU

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