mercredi 7 mai 2008

IL IMAGINE


Il imagine un être parfaitement linéaire, dont la grandeur varie dans le temps de telle sorte qu’un lundi, cet être mesure trois pommes, et le mardi, cinq, et le mercredi, deux, et ainsi de suite ; seule sa grandeur varie. Cet être linéaire vit dans un monde qui lui parait fait d’une seule dimension de l’espace, à laquelle s’ajoute la dimension du temps.

Il imagine ensuite un être plat dont les mouvements se limitent à deux dimensions, de telle façon qu’on pourrait projeter sa position sur un graphe à trois axes dont le troisième serait appelé : Le temps.

Il imagine ensuite un être en trois dimensions, et dont les mouvements se limiteraient aux trois directions appelées longueur, largeur, et profondeur, de telle façon qu’on pourrait projeter sa position sur un graphe théorique à quatre axes dont le quatrième serait appelé : Le temps.

Il imagine ensuite un être conscient de lui-même dans un espace composé de quatre dimensions appelées longueur, largeur, profondeur, et l’autre, de telle façon qu’on pourrait projeter sa position sur un graphe à cinq axes dont le cinquième serait appelé : Le temps.

Il imagine finalement un être libre de ses mouvements dans un espace composé de n dimensions dont les noms n’auraient pas tellement d’importance sauf celui de la dimension n+1, laquelle serait appelée : Le temps.

Il est bien sûr que des particules capables de se déplacer librement dans un grand nombre de dimensions ont peu de chance de se rencontrer assez souvent pour donner naissance aux structures complexes et sans lesquelles la conscience de soi paraît difficilement possible. Il en déduit qu’il est peu probable qu’un être puisse consciemment faire l’expérience de l’univers ailleurs qu’au sein d’un système dont la majorité des dimensions de l’espace ne permet aucun déplacement ou presque. Autrement dit, le temps est l’horizon de l’espace au-delà duquel il nous est impossible d’aller sans nous perdre à moins de le faire en imagination.

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[Image : Le Bras droit de sa Conscience de soi plongeait dans l’Obscurité de la Nuit par reading_is_dangerous]

4 commentaires:

  1. Image de représentation
    En mouvement d'une lumière
    Traversée de l'Espace
    Par les probabilités électrons
    En orbite, fondamentale
    Pour les échanges du bleu.

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  2. L'imagination est la dimension qui permet tous les voyages, même ceux dans le temps, toutes les dispersions
    mais le moi que je suis dans ce voyage est il moins réel que tous les autres moi qui s'étendent dans toutes les dimensions ? N'a t il pas lui aussi la conscience d'être ?
    Peut être l'imagination est elle le sens qui nous permet de réunir brièvement quelques uns de ces moi successifs ou parallèles qui se touchent ou s'éloignent à l'infini.


    Un point est alors comme une gifle en pleine figure.

    Finalement, il ne pleuvra pas ; je vais croquer une pomme.

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. Un texte de haute volée. J'aime aussi le commentaire de mijo, la gifle du point.

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