là
là
là
des ruches, une reine, je me souviens des jours quand nous achetions des essaims... Il fallait trouver la reine, compter les œufs, évaluer la substance du bois, sa capacité à résister à l’invasion
je peignais un numéro sur la ruche bonne, choisie, achetée
quand il faisait mauvais temps, le risque était plus grand de nous faire piquer, parce que les abeilles nerveuses craignaient la pluie
ces années ont passé
aujourd’hui je suis en attente
rêvant d’une maison qui serait la mienne, à nous
où des pièces sombres abritées du soleil
où des avenirs de fenêtres joyeuses pour la lumière
je ferais de la guitare symétrique
un doigt ici
un doigt là
et tes colères, je les apaiserais d’une caresse
nous mangerions du miel
avec les œufs
des poules généreuses
un chat
une nuit
nous apporterait un scorpion
en remerciement des soins donnés
aux petits de sa première portée
je trouverais des mots au télescope
au milieu des étoiles
des mots qui ne serviraient jamais
mais dont la beauté placerait un sourire
au creux de tes mains, mon amour
un ours
dormirait à la maison
en moi, ses griffes
et le foie de l’ours, et sa fourrure
et l’alcool nous serait gai
heureux
sans peur, sans hurlements
sans tremblement
sous les nuages noirs je t’enseignerais
l’art du vol
comme dans les rêves
un seul saut et déjà tu saurais
l’impossibilité du libre arbitre
et la sottise de celui qui estime encore
qu’il occupe le sommet de la Création
là
là
là (entends-tu ma voix ?)
tu verrais ces arbres arrivés d’ailleurs
des peupliers venus d’un autre monde, astronautes
des jujubiers, des oucalyptos
dans l’œil du bois, un caramel de soucoupe volante,
un pont
un banc
dans l’œil un banc pour s’asseoir sur la pensée
pas de mot
pas de dessin
mais du mouvement
un photon traversant l’espace, le temps
la particule de lumière pense à sa destination :
droit devant elle, suivant une courbe
les arbres de l’espace
les êtres humains agités de-sur la Terre
des feuillages dont l’une des qualités
est de faire référence à eux-mêmes
et quand tu meurs vient la soudaine transformation
d’un objet conscient de lui-même
en un objet inconscient
là
là
là
tu sais que
nous appartenons à ce qui vient
là
là
tu sais que
nous appartenons à ce qui vient
des ruches, une reine
je me souviens des jours
quand j’étais miel et toi, la langue avide
d’une ouvrière
::: ::: :::
[Image : Souvenance par reading_is_dangerous]
En état de comatisation avancée ; gagatisation beautesque ... sic
RépondreSupprimerEt puis c'est l'ours qui fait du miel
RépondreSupprimerquand il perd sa fourrure, les abeilles alors prenne sa place en chauffante couverte et
de par l'échange réciproque l'harmonie vient en dansant
sur des aires de mots attrapés là-haut
des airs de mots sur les figures d'eau
désert d'ici par que lire est dangereux pour ceux qui ne rêvaient plus
Merci
Le rouge éclatant du dessin le miel des mots et de la souvenance, tu m'as apporté du bonheur par procuration.
RépondreSupprimer