lundi 30 juillet 2012

JE VOUS DIS QUE TOUT EST POSSIBLE




Super violence, jeune et sexy
Le désastre, c'est moi
Je bouscule n'importe quoi, qui a l'air figé
Les papillons eux-même ont peur !

Les doigts dans le nez
J'efface les étoiles
J'annule les anciennes lois, les vieilles constantes
La gravité, la vitesse de lumière, finies !

Super violence, jeune et sexy
Je vous dis que tout est possible
A condition de passer par l'effondrement
Et l'évaporation des océans !

Les pieds dans les poches
J'enlève mon pantalon, je vais changer de derrière
Il y a pas de raison de cacher ce que nul ne veut voir
On va enfin pouvoir respirer autrement !

Super violence, jeune et sexy
Voici mon plan pour changer l'ordre des lettres
On va écrire d'abord, et penser plus tard
Réduire la pensée par l'abus des mots !



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Photo : Âme maîtresse du Chaos (objet d'art magique vu à Paris) 


EPIS DE RIEN


Il a écrit un poème, l'a publié ici
Puis il l'a effacé, delete
Maintenant il va l'écrire à nouveau, autrement
Parlant de la même chose...

La chose en question, c'était le pincement au coeur
Qu'il ressentit aujourd'hui
S'approchant du champs de maïs
D'une vieille dame infirme et sa fille, une pauvre d'esprit

On refaisait le toit de la maison, malgré l'énormité de la tâche
Malgré le soleil terrible, plus trente-cinq à l'ombre
Malgré des guêpes en colère, parce qu'on avait détruit leur nid
On avait refait l'escalier, le balcon, les fenêtres, la pièce centrale

"La maison sera bonne pour vingt ans," dit la dame qui ajouta
Qu'elle espérait bien vivre autant
Sa fille, assise sur un lit de chagrin
Ne disait rien

Il suffit d'un chapeau de paille, d'une visseuse, d'une bombe
Anti-guêpe, pour se mettre au travail et refaire le toit
Mais pour le carré de maïs, que faire?
Cette année il ne donnera rien



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Photo : Aujourd'hui, en haut

DES ANIMAUX D'EAU


Dans la mer Noire, des méduses bleues
Méduses lune, Aurélie
Cnidaires vivantes ou mortes ou mourantes
Leur situation comparable à la mienne

Dans la mer Noire, sous un ciel bleu
L'immensité reflétée dans un miroir brisé
Des parties de moi vivantes, des parties mortes ou mourantes
Une onde pullulante en guise d’être

Dans la mer Noire avec mes pensées bleues
Piqûres urticantes de l'esprit
Le vivant nourri du mort ou du mourant
Une écologie du Psyché

Sur la vague noire, une voile blanche
Une mouette, deux mouettes, trois mouettes
Une falaise à hirondelles, des sapins
Sous l'eau, des herbes marines rouges et grises

Je nageais hier dans la mer Noire
Repoussant les corps circulaires et transparents
Les ombrelles, les tentacules
Des méduses sans souffle, des animaux d'eau



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Photo : Objets d'art magique, exposés à Paris

samedi 28 juillet 2012

MES TALONS DANS LA TERRE



J'en ferai des poèmes sans compter les flexions de phalange
Sans accorder d'attention au Sens
Sans considération pour l'utilité du vers
Sans me préoccuper de l'avis de mes amis imaginaires

Je vais descendre de la forme comme on descend d'une échelle
Enfoncer mes talons dans la terre, comme un clou dans le vent
Cracher ma salive, comme un dégorgement de vin premier
Toucher au but, comme un secret sur la langue

Dire les qualités sous-estimées du Néant
Les sucreries méconnues du Sel
Le Sang Vivant de l'eau
Le Rire du silence des porcs transformés en jambon

Aujourd'hui : C'est une journée d'été, le Soleil une bombe somptueuse
Le frigo sur la terrasse peine à accomplir sa tâche, le pauvre
Les guêpes de papier vont et viennent sous le toit, optimistes
Je vais me jeter dans la mer... pleine de kakashkas

Le Temps lui-même n'a rien à dire (quelle déprime !)
Mais cinq minutes suffisent pour échanger
Quelques formalités indispensables comme le sol sous les pieds
Comment allez-vous ? Très bien, merci...!




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Image : Dans la jungle des Esprits

LA CHALEUR BLEUE


L'horizon debout
Le haut qui mène vers le bas
La route contre l'épaule
Le sol comme un mur

Un ongle, un pied, une vérité retournée
Une épine enfoncée dans la réalité
Un nombre imaginaire, une particule psychique
Un enfant d'âme né d'un regard prolongé

Dire clairement ce qu'est la Nuit
Bien décrire un défilé des mots du mal
Toucher à l'univers dans un grain de riz
Tomber en bas de soi, à côté de sa chaise

Un chaton endormi, dévoré par les puces
La voltige des moineaux dans la chaleur bleue
Le frottement des cigales dans l'été
Un bout de gras dans le bec d'un pigeon

Qui ? mais toi pour m'indiquer
La porte de la salle des Trésors Impossibles
La fenêtre avec vue sur un paysage bouché
Le sol comme un mur; un mur comme le ciel 






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Image : Des années plus tard