Le célèbre philosophe Igo-Igo, à propos de ce qu’il nommait la Certitude du doute : « Le monde est un volume d’instants. Je ne dis pas une suite ou une série d’instants, parce que cela voudrait dire que les instants du monde se suivent les uns les autres, alors qu’en réalité, et je sais de quoi je parle, les instants du monde s’étalent dans toutes les directions. Le haut, le bas, à gauche, à droite, devant, derrière, et les autres directions que nous ignorons. Le monde est un volume d’instants parmi lesquels un petit nombre se distingue des autres, cela du fait de ta présence en tant que chose pensante : une partie pensante d’un tout. La pensée comme l’œil s’arrête face à l’horizon. L’horizon ! Pour l’œil, ce peut être ce mur de montagnes ; pour la pensée, l’horizon se trouve aux limites de la prairie de l’imagination fleurie des herbes du savoir. Il y a bien sûr des savoirs faux—ça donne des drôles de fleurs bardées parfois d’épines, mais l’imagination comme le ruminant à la bouche robuste, à l’estomac solide, s’en accommode. Pense et repense, chère chose ! et sache que l’ensemble des instants précieux de ta présence, ton existence, cette continuité absolument indestructible détermine le volume entier de ton être, et ce volume, c’est ton âme dont la partie visible est à chaque instant ton corps. Tu appartiens à ces instants venus à toi d’eux-mêmes comme la brise vers l’observateur sur son banc. Il est fait d’or, ce banc, il est une Certitude, et son confort est tel qu’on s’assoit dessus à la naissance pour ne le quitter qu’à l’ultime instant, le dernier instant. »
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[Image : Igo-Igo sur son banc, observant un rivage lointain par reading_is_dangerous]
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