les parties les plus essentielles du corps humain, les parties les plus anciennes, les
plus fortes, ces parties composent un ensemble allergique au cerveau humain
lequel s’est retranché dans cette forteresse isolée, le crâne, qui demeure posé sur le
dos, sur les épaules, sur le délicat promontoire du cou
entre parenthèses, je dois dire que jamais je ne me passe la main sur la nuque sans
frissonner d’horreur, songeant à la fragilité de ce pont étroit
celui-ci, c’est mon expérience, est donc allergique au cerveau. Le
corps essaie quotidiennement de rejeter cette masse grasse, quasi amorphe, qui
consomme des quantités d’oxygène considérables tandis que les jambes, les bras, le torse et
le reste doivent se contenter d’un courant dérisoire
c’est d’autant plus vrai depuis que la concentration d’oxygène disponible pour le poumon
diminue. En effet, les plastiques et autres particules de méchanceté
qui flottent dans l’air (pour ne rien dire de la
bêtise), cette pollution étouffe
mais revenons au cerveau. Il voudrait bien
bien se libérer du corps. Le corps l’a compris. Résultat: cerveau et reste du corps luttent
l’un contre l’autre. C’est même une lutte féroce, qui fait chaque jour des victimes
considérez l’oeuvre philosophique conjuguée de tous nos penseurs depuis Banoneos lui-même
qui disait: “alfo rgen dhant, dhant qo-Eptah machelo” ou la pensée est étrangère au corps
des milliers d’années plus tard, les buveurs de café, les amateurs de pamplemousse, les
vacanciers sur la plage, les fanatiques d'architecture ancienne continuent de croire que
la pensée dérive d’une sorte de puits intangible
...l’âme qui serait à l’origine de toute individualité, cette âme qui nous est si chère, on
la vend chez monsieur le Diable
qui tient un bureau de change rue d’Atoidi. Je passais devant hier. Un écriteau dit:
vendez votre âme!
vivez éternellement ou presque
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vivez éternellement ou presque
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prenez un bonze par les pieds. Il a hérité de la pensée de cinq mille bonzes avant lui. Il
sait que l’Univers ne constitue qu’un seul corps indivisible. Le temps
lui-même, malgré des apparences trompeuses, le temps demeure indivisible
il ne se passe rien, réflechit le bonze, car il n'y a pas de passant. Il n'y a nulle part où passer
prenez donc un bonze par un pied et tordez lui un orteil ...voilà qu’il redécouvre, le bougre, une
incontournable vérité: la douleur comprime la philosophie, l’écrase
mais peu importe la philosophie, elle ne convient jamais au corps. La religion encore moins. Tous
les jours, il pleut des preuves de ce que j'affirme
-Gustave Noyon, extraits de PLUS QUE LES HOMMES (1963)
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[Image: Divagatio par reading_is_dangerous]
la verte chose
ne s’immobilise pas;
il saigne de l’air
ne s’immobilise pas;
il saigne de l’air
Je serais curieux de lire une bande-dessinée issue de ton imaginaton, car loin des contraintes financières du cinéma, tu pourrais y imager tous les univers que tu manies si bien en mots.
RépondreSupprimerLooks like you were examining yourself and made a few discoveries? Also I imagined as if you were divided into parts and they conquered with each other. It was rather funny :)
RépondreSupprimerThe Devil... Did you see him? Was he the author of the passage?
:):):):):):):)
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I see a concentration of wisdom and conflict – two in one – here. I think that it’s wise, because it’s a way – a very peculiar one – to partially overcome the conflict. At the same time, I feel a conflict is still present, because you write about it. Maybe, I am mistaken – I may probably be, as I bear that conflict inside myself. What helps me to live with it is awareness that there is a solution and one day I’ll find it for myself. However, I know in advance that it’s all about allowing myself or having a permission – an internalized one – to feel what I feel, to do what I do, to think what I think...
Also remember that "body" and "mind" are just abstractions helping us to deal with them...
Lilit
Penser trop à mes pensées m'immobilise. Je pense trop! ~!~ Cha-Ching!
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