jeudi 1 mars 2007

QUEI C'ESTI BEAUI LAI VIEI


un jour peut-être
sur cette plage comme au cinéma, on entendra
le bruit du vent
mécanique
grinçant
un seul mot étiré, une sorte de pronom personnel à la
première personne écartelée du singulier

j’inviterai un accordéon
cette caisse
qui joue comme elle se balance
on dirait une robe de femme
une femme à trente cuisses, à trente boutons de poitrine
à trente voix. Monstresse!

viendra cette vieille tête de Gustave Noyon
nous dire: “Qu’on ne peut rien couper en deux”
que “maintenant n’est que le souvenir d’un autre lieu”
que “quand je suis constipé, je me soigne en lisant
la presse universitaire”

on mangera de pauvres écrevisses
ces mères horribles accrochées à leurs milliers d’oeufs
ou des poissons morts en silence et frits au beurre
avec des champignons du Nord

il y aura à boire de l’alcool de carton

des filles nous tournerons autour, du fil
sur une bobine
oni dirai: “queï c’estï beauï laï vieï, toutï çaï”
plus tard faudra quand même s’en retourner dormir
couchés
au fond de quelques mauves songes

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[Image: Le savoir-faire par reading_is_dangerous (6 fév. 2007)]

bizarre couleur-
par une porte blanche
je m’en suis allé

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