Pour tuer Dieu, il faut détruire l’imagination. On peut clouer un dieu incarné. On peut en rire. On peut l’effacer de façon philosophique, proclamer qu’il est mort, le diluer, le chercher sous la table en faisant mine de ne pas savoir le trouver. On peut le redessiner, le cacher derrière une montagne pornographique. On peut faire tout cela et davantage, mais Dieu s’obstine et reste accroché au cerveau de l’homme imaginatif qui le retrouve dans ses griffonnages et gribouillis.
Je vois Dieu dans ma soupe. Il traîne encore dans le pâté de lapin, disait l’autre. Il est là qui me sourit depuis les lèvres d’un masque. Si vous désirez à tout prix que Dieu s’en aille, il faudra interdire la production de masques africains. Interdire le théâtre. Interdire aux enfants la gouache et les crayons de couleur.
Dieu revient. On ne peut le chasser. Il est en nous ; il suffit de poser une tête de serpent sur le corps d’une femme pour retrouver cette grande déesse lunaire et entendre à nouveau son chant de résurrection.
Dieu ou déesse, cela m’est égal. Qu’il existe ou non, qu’elle surgisse de la terre ou non, que l’univers entier soit ou non divin, que mon corps lui appartienne ou non... Je ne pourrai jamais le chasser de mon imaginaire. C’est pourquoi je le répète: Pour tuer Dieu, il faut tuer l’imaginaire, bourrer l’humanité de produits anti-imaginaires, agrandir la surface des écrans de télévision, réduire le champs de l’expression humaine : enlever des mots... réglementer l’usage de certaines couleurs, déshabituer l’oreille aux sons situés entre le zéro et le un, faire de nos sociétés des petites choses mesquines écrasées par des millions de lois ridicules... Il faut rayer, brûler de la carte tout ce qui refuse de se taire.
D’ailleurs on ne trompe jamais en tuant des masses et des masses de gens, et comme les ours polaires, les éléphants, les dauphins ont eux aussi de l’imagination, il faudrait bien sûr les faire disparaître ou les enfermer au zoo, en faire des choses offertes au regard, de sorte que d’une bête splendide, on fasse une décoration avant que ne vienne le jour de balayer tout ça.
Au bout du bout du bout de ce projet, je vois qu’on ne pourra rien tolérer d’autre que des cailloux inertes et dispercés.
Je vois Dieu dans ma soupe. Il traîne encore dans le pâté de lapin, disait l’autre. Il est là qui me sourit depuis les lèvres d’un masque. Si vous désirez à tout prix que Dieu s’en aille, il faudra interdire la production de masques africains. Interdire le théâtre. Interdire aux enfants la gouache et les crayons de couleur.
Dieu revient. On ne peut le chasser. Il est en nous ; il suffit de poser une tête de serpent sur le corps d’une femme pour retrouver cette grande déesse lunaire et entendre à nouveau son chant de résurrection.
Dieu ou déesse, cela m’est égal. Qu’il existe ou non, qu’elle surgisse de la terre ou non, que l’univers entier soit ou non divin, que mon corps lui appartienne ou non... Je ne pourrai jamais le chasser de mon imaginaire. C’est pourquoi je le répète: Pour tuer Dieu, il faut tuer l’imaginaire, bourrer l’humanité de produits anti-imaginaires, agrandir la surface des écrans de télévision, réduire le champs de l’expression humaine : enlever des mots... réglementer l’usage de certaines couleurs, déshabituer l’oreille aux sons situés entre le zéro et le un, faire de nos sociétés des petites choses mesquines écrasées par des millions de lois ridicules... Il faut rayer, brûler de la carte tout ce qui refuse de se taire.
D’ailleurs on ne trompe jamais en tuant des masses et des masses de gens, et comme les ours polaires, les éléphants, les dauphins ont eux aussi de l’imagination, il faudrait bien sûr les faire disparaître ou les enfermer au zoo, en faire des choses offertes au regard, de sorte que d’une bête splendide, on fasse une décoration avant que ne vienne le jour de balayer tout ça.
Au bout du bout du bout de ce projet, je vois qu’on ne pourra rien tolérer d’autre que des cailloux inertes et dispercés.
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[Image: La Grande Déesse par reading_is_dangerous]
a glorious picture!
RépondreSupprimerWonderful!
E.
Ici, on ne parle pas comme un livre. Net clair vrai.
RépondreSupprimerLe temps n'existe plus. Le Present Moment, c'est tout, toujours. Il est difficile a comprendre l'infini, le passe, le futur, le moment present est trop interessant. Un client de mon mari qui est Doctor of Divinity nous a donne un papier inscrit "God's Plan."
RépondreSupprimerEvidement, il y a les uns qui s'imaginent a comprendre le tout. Je dois l'etudier un peu, et rentrer avec le plan de Dieu tout explique pour moi.
Je crois que Dieu est nous ensemble, tous, le creation totale, l'art de Dieu et l'amusement et l'Imagination de Dieu, et le sang et le fibre de Dieu. Tu as tres bien explique. Je me rappelle le Gospel of Thomas, aussi bien dit. Sois la paix, mon ami, mon cousin.
Une bonne analyse de ce que Dieu est. Ma question est: peut-on représenter Dieu dans l'Art? Si oui, comment? Avons-nous le droit de le faire? Est-ce comme nommer son ours en peluche Jésus. Dieu est Innomable et Inconnu, comment le connaître?
RépondreSupprimer//Ma question est: peut-on représenter Dieu dans l'Art?//
RépondreSupprimerLe photographier, je ne crois pas, sinon tout est possible.
//Si oui, comment?//
Au choix: Un souverain barbu, un maigrichon cloué sur une croix, cette croix elle-même, une nuée lumineuse, le desssin d'un buisson ardent, un veau d'or, une statuette de bois, un disque rayonnant, etc. On peut montrer un rat, disant: « C'est la curiosité divine » ou pointer du doigt le résultat d'une collision automobile, disant, « C'est la volonté divine » ou se prosterner devant le soleil, chantant, « Ô Mithra... »
//Avons-nous le droit de le faire?//
Cela dépend des pays, des religions, des lois. N'est interdit à l'Homme que ce qui lui est impossible de faire—nous avons même le droit de nous auto-détruire collectivement ou de nous mordre la langue ou de fumer une clope ou de dormir moins souvent qu'il ne le faut.
//Est-ce comme nommer son ours en peluche Jésus.//
En public ou en privé? Que dit la loi?
//Dieu est Innomable//
Et pourtant, on le nomme, on le surnomme, on écrit « Dieu » ou « Tout-Puissant » ou Mithra ou Venus... Il a mille noms ; en ce sens, il est sans nom.
Sans nom,
sans forme.
// et Inconnu,//
L'Artiste ne s'efface-t-il pas derrière sa création?
//comment le connaître?//
Comme la fourmi connaît l'homme: En grimpant sa jambe.