Je m’étais égaré dans un pays d’arbres rouges, peut-être des cornouillers sanguins. Je n’avais aucune mémoire du chemin pris pour arriver jusque là. Mes traces venaient des bois... Une route déserte menait à des montagnes bleues, mais dans l’autre direction elle allait jusqu’aux murs blancs d’une ville inconnue. J’avais un sac.
Dans le sac, je découvris une collection de graines et des racines diverses, des gros tubercules, des herbes séchées… Je trouvai aussi un carnet de notes (écrites dans une langue que j’ignorais) ainsi qu’une serfouette et des tubes, des petites sacoches remplies de terre… et un bol, et une cuillère. À ma ceinture, je portais un long couteau graissé. J’aurais aimé avoir un chapeau...
Il faisait froid, mais j’étais chaudement vêtu et bien chaussé de bottes en caoutchouc qui montaient sur la jambe jusqu’au genou, dessus des bonnes chaussettes en grosse laine. Un chien m’accompagnait. Son pelage doré (comme mes chaussettes), son museau noir, sa prunelle brune me rassuraient d’autant que la bête semblait me connaître, mais je ne savais pas son nom. Toto ? Le chien aboya de joie, et cela me suffit.
Et puis cette pensée étrange me vint que le sujet, le moi, la première personne, le « je » n’est qu’un contenant qui se prend pour le contenu. On dit parfois que tout ce qui est en bas, sur terre, est semblable ou identique à tout ce qui est haut, au ciel, mais j’eus subitement cette révélation que tout ce qui est à l’intérieur de soi est semblable ou identique à tout ce qui est à l’extérieur.
Le « je », le soi, l'âme ! n’est qu’une proposition au service de l’illusion qui sépare le monde d'une partie de lui-même. Cette idée, la notion de séparation, de mur, elle m’inspira la décision d’aller en direction des murs blancs de la ville inconnue.
Toto jappa un coup, et puis il prit les devants. Une douce neige commença à tomber. Je regrettai de nouveau le chapeau qui me manquait.
Dans le sac, je découvris une collection de graines et des racines diverses, des gros tubercules, des herbes séchées… Je trouvai aussi un carnet de notes (écrites dans une langue que j’ignorais) ainsi qu’une serfouette et des tubes, des petites sacoches remplies de terre… et un bol, et une cuillère. À ma ceinture, je portais un long couteau graissé. J’aurais aimé avoir un chapeau...
Il faisait froid, mais j’étais chaudement vêtu et bien chaussé de bottes en caoutchouc qui montaient sur la jambe jusqu’au genou, dessus des bonnes chaussettes en grosse laine. Un chien m’accompagnait. Son pelage doré (comme mes chaussettes), son museau noir, sa prunelle brune me rassuraient d’autant que la bête semblait me connaître, mais je ne savais pas son nom. Toto ? Le chien aboya de joie, et cela me suffit.
Et puis cette pensée étrange me vint que le sujet, le moi, la première personne, le « je » n’est qu’un contenant qui se prend pour le contenu. On dit parfois que tout ce qui est en bas, sur terre, est semblable ou identique à tout ce qui est haut, au ciel, mais j’eus subitement cette révélation que tout ce qui est à l’intérieur de soi est semblable ou identique à tout ce qui est à l’extérieur.
Le « je », le soi, l'âme ! n’est qu’une proposition au service de l’illusion qui sépare le monde d'une partie de lui-même. Cette idée, la notion de séparation, de mur, elle m’inspira la décision d’aller en direction des murs blancs de la ville inconnue.
Toto jappa un coup, et puis il prit les devants. Une douce neige commença à tomber. Je regrettai de nouveau le chapeau qui me manquait.
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[Image : Le bâton de pouvoir de la circonférence de l'être par reading_is_dangerous]