Une orange dans la main, une orange dans la tête, une orange haute ayant quitté un oranger philosophique qui enseignait sur une île lointaine, au milieu d’un océan lointain, à une époque—cela va vous surprendre—au goût épicé, dans un univers lointain et si différent du nôtre qu’il n’y avait rien d’autre en son sein que cette orange pour ressembler à quelque chose, chez nous.
Cet oranger, l’île lointaine et l’océan lointain ne ressemblent pas à ceux d’ici, mais cela je l’affirme sans trop le savoir, vite, parce que c’est qu’il me semble, mais je ne suis pas allé examiner ni l’arbre, ni l’île, ni l’océan. D’ailleurs, il n’est pas certain que je saurais où les trouver, à quelle époque épicée, car il y en a plus d’une.
Je pourrais manger maintenant le fruit, son écorce, ses pépins, ainsi que tout corps découvert entre les quartiers de l’orange—un moteur miniature, un clavecin nain, un ragoût mijotant, une petite épaule, une barquette, qui sait? Mais je préfère encore tenir mon trésor à la main en rêvant d’un oranger étrange: il pousse sur une île lointaine, au milieu d’un océan lointain, à une époque philosophique, dans un univers épicé.
Dans l’armoire (n’ai-je jamais parlé d’elle?) il y a aussi du pain, du jambon, du thé, du fromage, une bouteille de vin, des carottes, mais ces aliments, surtout le vin ! qui pourraient réjouir mon palais et me remplir la panse, ils viennent d’ailleurs : d’un univers miniature, d’une île naine, d’un océan mijotant, d’une époque—cela va vous surprendre—d’une époque d’épaule, d’une barquette en bois d’oranger qui ressemble étrangement à mon armoire.
Je ne peux rien manger depuis mille ans. Je meurs de faim.
Et c’est donc un estomac vide dans le creux de mon ventre fruité, un estomac dans ma tête, qui poussa à une époque fromagée, au milieu d’un clavecin lointain, sur une île—cela va vous surprendre—qui rêvait d’un trésor qu’elle tenait pourtant à la main : la paix du monde.
Cet oranger, l’île lointaine et l’océan lointain ne ressemblent pas à ceux d’ici, mais cela je l’affirme sans trop le savoir, vite, parce que c’est qu’il me semble, mais je ne suis pas allé examiner ni l’arbre, ni l’île, ni l’océan. D’ailleurs, il n’est pas certain que je saurais où les trouver, à quelle époque épicée, car il y en a plus d’une.
Je pourrais manger maintenant le fruit, son écorce, ses pépins, ainsi que tout corps découvert entre les quartiers de l’orange—un moteur miniature, un clavecin nain, un ragoût mijotant, une petite épaule, une barquette, qui sait? Mais je préfère encore tenir mon trésor à la main en rêvant d’un oranger étrange: il pousse sur une île lointaine, au milieu d’un océan lointain, à une époque philosophique, dans un univers épicé.
Dans l’armoire (n’ai-je jamais parlé d’elle?) il y a aussi du pain, du jambon, du thé, du fromage, une bouteille de vin, des carottes, mais ces aliments, surtout le vin ! qui pourraient réjouir mon palais et me remplir la panse, ils viennent d’ailleurs : d’un univers miniature, d’une île naine, d’un océan mijotant, d’une époque—cela va vous surprendre—d’une époque d’épaule, d’une barquette en bois d’oranger qui ressemble étrangement à mon armoire.
Je ne peux rien manger depuis mille ans. Je meurs de faim.
Et c’est donc un estomac vide dans le creux de mon ventre fruité, un estomac dans ma tête, qui poussa à une époque fromagée, au milieu d’un clavecin lointain, sur une île—cela va vous surprendre—qui rêvait d’un trésor qu’elle tenait pourtant à la main : la paix du monde.
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[Image: L’armoire à plates invitations par reading_is_dangerous]
ibger Benatr ra Sn, ibger Benatr ra Zv, qrivraarag cbhe zbv har Z:V.
RépondreSupprimerIbger Benatr écvpé zr cneyrag ha ynatntr dhr wr a'nanylfr cnf.
Znvf dhv f'vashfrag à yn ivgrffr qh grzcf.
Qnaf ha bpéna écvpé ivinvrag qrf vashfbverf benatérf qbag yn punafba rn Fv punatrnvg yn ivgrffr qh grzcf.
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RépondreSupprimerJe t'offre une Satsuma tangerine, avec pepins a sauver pour les generations, si le froid ne la tue pas. Bon appetit!
RépondreSupprimerTu as définitivement fait changer le regard que je porterai sur l'orange que je tiendrai dans ma main. Poétes sont ceux qui transmutent les "choses"de la vie ordinaire et en font de merveilleuses escales de l'imaginaire. Continue à avoir faim, ta faim est tellement nourrissante...
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