Leur lit ou une poire douce de bien-être. Des feuilles vertes à la place des sentiments. Des émotions ou le nectar de pensées. Le nid des nez. Des mentons heureux. Bourbon et Telemind endormis glissaient d’un nuage de soi à l’autre. « Je suis… » et « Nous sommes… » allaient leurs songes, des débuts de récits instantanés, des spectacles improvisés de participes, lesquels servaient à des définitions ou des identités. « Je suis… volant… » et « Nous sommes… bataillant d’amour. »
Bourbon, c’était la fille. Telemind, c’était l’homme. La femme. Le fils. Le garçon. Ils voyaient le visage de l’un sur les épaules de l’autre. Le bout des doigts disait « Je t’aime ! »
Leur bonheur était affaire de bouts.
Il n’y a pas d’âme. Nous sommes les maîtres de la réalité. Nous dominons le monde à condition de percevoir sa partie la plus rapprochée : Notre personne subjective. Le soi de soi, cet équilibre ou cette tige qui tient en équilibre, qui ne peut tenir en équilibre que sur l’extrémité d’une pratique aimante des exercices de l’assouplissement des membres de la préhension du réel ou de l’espace déployé. « Vous avez des doigts d’antenne, » disait Bourbon. « Je suis Telemind, » répondait Telemind.
L’esprit se projette à distance comme une clef volante, mais sans corps saisissable. L’insaisissable oiseau aux ailes d’imagination et de mémoire. Autrefois on envoyait ses enfants à la chasse de l’être volatile, par monts et vallées, parce que c’était l’expérience la plus instructive. La chasse à l’oiseau serpentaire. Il fallait souvent des années pour que… L’enfant partait. On ne le revoyait plus. Un jour, une personne adulte paraissait au seuil de la maison… On échangeait des larmes et on lançait des fêtes grandes de joie.
Il n’y a pas d’âme personnelle. Il n’y a qu’un corps simple, indivisible, élémentaire, unique, divin. On ne peut rien enlever à l’univers. On ne peut lui ajouter rien qui ne lui appartienne pas déjà.
Déjà.
Autour du vide le cercle danse : La Ronde. Pendant les millénaires on adorait l’oignon dont les voiles retirés un à un laissent derrière eux la révélation de l’Absence. On éleva des oignons dorés pour les surmonter d’une croix pour symboliser la victoire de l’amour sur l’absurdité relative du Néant. « Mon sauveur, » disait Bourbon. « Mon rivage. »
« Ma vague. »
L’eau de mon eau. Ta salive mélangée à ma salive. Ton cristal accouplé au mien. La synthèse de nos élans.
Bourbon avait des mèches blondes. Elle chassait les céramiques sauvages en dégageant des places propices à la venue de terres cuites, dans la forêt du Nord. Au Sud, de vastes déserts agissaient. Telemind originait de celui-là : Le désert électrique.
« Mon grain de riz, » chuchotait Bourbon, une main sur son ventre.
::: ::: :::
[Image : Portrait du désert électrique]
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJe tiens apporter ma contribution à cette "Synthèse de nos élans" eu égard à mes anciennes études dans le domaine des vapeurs chimiques.
RépondreSupprimerMais j'ai oublié de me présenter : Tsaneen, souris à la pittoresque fourrure verte. J'habite dans la terre d'une île - Smaraldune - perdue au milieu de l'océan Kïfmoodu, voilà pour la bonne politesse.
Cela faisait quelques jours, que je prêtais une attention très sérieuse aux prévisions météoroliques, en effet, deux ouragans étaient en composition : l'un dans l'hémisphère nord (baptisé Bourbon), et le second, dans l'hémisphère sud (baptisé Telemind). Vous savez la dégénération des temps est dans l'ére de la tableau de Mendeleïev.
Ou là là, je ne pourrais plus déguster tranquillement mon plat préféré à base de feuilles d'artichaut, risquant de me retrouver emporter par la cage folle des spirales de l'une et de l'autre.
La Miss météorolique l'affirmait, ces deux ouragans n'allaient pas faire les choses à moitié, Telemind et Bourbon se dirigeait l'un vers l'autre, comme téléguidé par les arcanes du Jenous.
Alerte Arc en ciel tout azimut, tiens, je crois bien qu'en cette instant historique, j'étais en train de digérer une gitane et sa caravane manoucherie.
Punaise d'instestins de montagnes russes, je me terra dans une chambre blindée d'accoustique au niveau Sol, tremblante, consciente de ma fragilité, en plein phare de l'épicentre de la Synthèse.
Quel boucan dantesque, lorsqu'ils se rencontrèrent, ces deux-là, je vous raconte pas, euh, si, je vous raconte, des fois je perds la cervelle...
Puissance à la racine de la formule d'un trou noir derrière des néons de néant, voilà comment je pourrais caractériser la force des éléments déchainés par Telemind, le Bleu et Bourbon, la Rose.
Un esprit dans un verre, un liquide, une femme ? Un ouragan dans un verre ? A te boire à la dernière goutte. Ressers-moi du Bourbon, s'il te plaît.
RépondreSupprimer