vous a-t-on jamais assommé ?
Avez-vous jamais assommé quelqu’un ? Étourdir un homme
Sans le tuer procède d’une juste mesure de l’acte
dans les bandes dessinées, au cinéma, dans les romans
Le héros perd souvent conscience, mais rarement la vie
En réalité, ça se passe autrement
à Kang Lo, la capitale de Zhaïlande
L’infirmier, le gardien de nuit, le policier, le soldat, le huissier
Sait estourbir correctement son client
un professionnel zhaïlandais vous allonge sans risque
Plus vite
Qu’un anasthésiste ordinaire ne saurait le faire
un maître en assommement se passe d’assommoir
Le gourdin, la matraque. . . la lourdeur de ces instruments
Ne vaut pas la légèreté de la main, du doigt, de la voix
quand le huissier Guvyan assomme le martiniste Bertrang-Marting
D’un « grand coup sur la tête » comme nous l’avons écrit plus tôt
Sa victime et lui-même sont assis, et affaiblis par l’ivresse
tous deux buvaient du vin de clou qui trouble le cerveau
Qui transforme la tête en moule à fromage. . .
Bref, Guyvan use d’un peu plus de violence que nécessaire
c’est pourquoi malgré la grande habilité du huissier, le
Martiniste a très mal au crâne quand il revient
À lui
un souvenir lui occupe l’esprit, celui du cauchemar
Dans lequel il se trouvait lié sur une moto propulsée contre un mur
De feldspath
Bertrang-Marting ressent à la mâchoire une chaleur inhabituelle
Sa langue découvre qu’il lui manque une dent, une molaire aimée
Mais creuse
« émail et os se sont évanouis tel un fantôme, » songe-t-il
Bizarrement, « dans le sombre cabinet de ma bouche, tandis
Que je dormais. »
il a perdu la mémoire de ce qui lui est arrivé en compagnie
Du huissier à la solide ossature, dans
Cette fameuse taverne, l’Intraordinaire
mais il n’a rien oublié de
La jolie Sanna, la veuve d’Adrien Létamorphe qui est mort
D’une opposition du cœur
Sanna ! Sa peau a la couleur de la racine du scorsonère
Et le parfum subtil du myosotis à l’inflorescence recourbée
Comme la queue du scorpion
Sanna ! Branche toujours jeune et tendre !
Elle n’a pas encore porté de fruit car son mari était
Stérile, cela en raison d’une sorte de scorbut congénital
Sanna ! Sa passion pour la polka, la scottish et
D’autres danses étrangères, a fait d’elle une beauté sculpturale
Au dos, aux reins, au ventre faits pour le dessin
Sanna ! C’est une ornemaniste douée pour les moulures
Une travailleuse authentique qu’aucune paresse ne ronge
Elle est prompte à construire, à déconstruire, à reconstruire
Sanna ! Le scalpel scintillant de son intuition lui a révélé
Bien des dessous cachés. Elle dit que
La philosophie n’est qu’une pénible autopsie (mais de quoi ?)
Sanna ! Selon elle, l’univers entier n’est qu’un enfant mort-né
La vie n’est que putréfaction
Décomposition, dispersion, ralentissement, arrêt
Sanna ! La santé fragile de son mari l’arrangeait
Moins il bougeait, plus elle dansait et plus
Ses moulures devenaient belles
mais Létamorphe est mort et Bertrang
Qui ne s’appelle pas encore Marting Antischolasticus
La demande en mariage. Sanna quitte précipitamment la capitale
mais pourquoi ?
Est-ce que l’innocence, la bonne foi, la candeur
Ne régissent pas les intentions de Bertrang ?
si !
Mais l’intuitive Sanna a peut-être deviné
Le destin surprenant de Bertrang
quoi qu’il en soit, elle est retournée chez ses parents
Dans le Yen Lome Lome, cette province
Située de l’autre côté du désert Instrumental
« de l’autre côté du monde, ça serait aussi bien. » songe
Bertrang-Marting qui partait à pied la rejoindre
Quand il fit connaissance avec le huissier Guyvan
« en rêve, j’allais mourir cinq secondes trop tôt. » songe
Bertrang-Marting qui ignore encore qu’il est couché
Dans le désert
quelque chose (une cordelette dorée)
Tombe soudainement du ciel dans sa main droite
Il ouvre alors les yeux
.. .. ..
::: ::: :::
[Image : L’amour dans le désert par reading_is_dangerous]
Ce désert Instrumental doit créer des halucinations brèves mais violentes chez Bertrang-Marting, peut-être qu'un remède de Kenyshlap à base de cellulose poivré le remettrait d'aplomb, mais j'ignor si cela se fait dans la région.
RépondreSupprimerLa cordelette est peut-être une clef, un message ?
bonne continuation
... ou peut-être une potion magique issue de la racine du scorsonère?
RépondreSupprimerÉvidemment, Marting parviendra à traverser ce désert de boue. C'est une histoire à suivre et non une histoire à dormir debout...
Our hero
RépondreSupprimerhas had his tooth knocked
has been to many places
has met many characters
He has been intoxicated
been struck, weakened
his memory disturbed
But the image of the widow
Sanna burns brightly in his mind
The way he thinks of Sanna
speaks of the depth of his feelings
for her
but
Sanna knows
intuitively that it wasn’t
an opportune time to accept
He holds these thoughts
as he lies in the desert
as
//something (a gilded cord)
Fall suddenly from the sky in its right hand
It opens the eyes then//
Does this image connect with the
title of the drawing: “Love
In the desert?”
===
There is so much
in the drawing that speaks
to my heart
Excellent writing and art work!
~E.
L’excès de vin de clou provoque hallucinations supraordinaires et paranoïas mentales et téléportations instrumentales en moins de cinq secondes.
RépondreSupprimerLa faculté Zhaïlandaise conseille un repos divinatoire en trempant ses pieds dans de la pulpe de cactus imberbe et terminer la cure en suçant 3 cailloux.
the gold atom
RépondreSupprimerit is there ~ i see it
E.