mardi 4 mars 2008

LA VIE DES OISEAUX



= désordre en Arménie =
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Je n’ai rien pu écrire depuis deux jours. Le décès d’une dizaine de personnes lors des émeutes de samedi soir dernier, à Erevan, m’a bouleversé, d’autant que le mystère subsiste sur les circonstances exactes de la tragédie. Le président de la république a décrété l’état d’urgence le soir même ; la censure signifie que pendant les vingt prochains jours nul ne pourra évoquer la situation politique actuelle autrement qu’en répétant les informations officielles. La rédemption du droit de parole, si on peut l’appeler comme ça, coïncidera donc avec la Pâques.

La vérité—c’est espérer beaucoup—arrivera aussi avec la fin du carême que j’observe avec plaisir, car l’abstinence du vin me renforce le foie. J’aurais pourtant bu un petit verre, par exemple, une eau-de-vie de cornouilles, lorsque je réfléchissais aujourd’hui à ma conversation de dimanche : Quand nous discutions, mes amis et moi, au sujet de la violence meurtrière de la veille. Nous avons déjà oublié ou presque l’intervention des policiers à la place de la Liberté…

Je n’ai rien bu. J’ai longtemps marché. Le soir venu, debout sous la pluie, j'ai surveillé des corneilles perchées au sommet d’un platane. On aurait dit qu’elles complotaient quelque sinistre et cruelle provocation. Et puis je songeai que la vie des oiseaux est bien dure... Surtout en ville, à notre époque, quand les rats ont de plus en plus faim.


Articles précédents, dans la série « désordre en Arménie »:
#1 Brouillamini
#2 Pizzas pour tous
#3 La Place de la Liberté
#4 La grande rumeur
#5 Les barres



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[Image : Eux par reading_is_dangerous]

Cette page retrouvera bientôt son programme plus ou moins régulier.

6 commentaires:

  1. _L'homme a posé dans son pouvoir de réalité une emprunte de dingue_

    Mise à part, dommage qu'on ne puisse en savoir plus sur les prochains événements.

    Bon courage par chez ceux qui en ont besoin -

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  2. Je n'avais pas encore lu ta dernière actualité sur La vie des oiseaux.

    J'écrivais et postais une "Bile en production".

    Et je terminais aussi par "faim". Ah, ah, ah.

    Tempétueuse fin.

    ::::

    Je t'embrasse.

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  3. Les oiseaux ont faim, les rats ont faim, les hommes ont faim de violence, ton dessin est simple et beau, il donne faim de paix...

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. Merci de ce récit.

    La vie des oiseaux me semble bien difficile.

    Je vous souhaite paix et repos.

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  6. Très émue, d'une part par les évènements mais aussi par la narration.
    Là où je suis j'entends le chant des oiseaux...

    Bien à vous

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