= désordre en Arménie =
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« Tout le monde a des barres de fer, » disent deux amis qui m’ont téléphoné pour me conseiller de rester chez moi, ce soir. Ils parlaient des contestataires qui sont restés rassemblés à Erevan, à proximité de l’ambassade de France, ce soir.
Cet après-midi, j’ai vu là-bas cent mille personnes ou plus. Un chef contestataire affirmait que la foule comptait six cent mille personnes, mais je ne saurais pas confirmer cette estimation, car on se trouvait en terrain plat. Il y avait des femmes et des enfants ; il ne doit plus rester maintenant que des hommes armés (10 000+?) qui se sont barricadés derrière des autobus et des véhicules abandonnés. J’ai vu qu’on réduisait des pavés en morceaux plus petits, cela en préparation des prochains affrontements qui semblent inévitables après l’intervention violente de ce matin.
À l’aube, les forces policières ont délogé avec violence les quelques milliers de contestataires qui campaient depuis dix jours sur la place de la Liberté. Les campeurs assuraient la continuité des manifestations contre le résultat des récentes élections présidentielles. Les protestations rassemblaient quotidiennement plus de 50 000 personnes. J’avais commencé hier la liste des noms affichés sur la centaine de tentes installées sur la place : Sisian, Vardenis, Erevan, Gyumri… ce sont les noms des villes arméniennes d’où venaient les contestataires. Une tente s’appelait : Los Angelos.
J’ai aperçu moi-même les policiers qui allaient à l’assaut de la place située à cent mètres de chez moi. On parle de plusieurs blessés et d’un mort (?). Le chef des contestataires, Levon Ter Petrossian, était présent. Il affirme qu’on l’a enlevé de force en lui tordant le bras—ça me parait vraisemblable. Il serait maintenant chez lui ; à la television, les représentants du pouvoir ont signifié qu’il leur serait impossible d’assurer sa securité s’il quittait sa maison. La télévision, il faut le dire, ne donne que la version officielle des événements ou diffuse des vieux films ou des vidéoclips.
Il se joue évidemment une partie compliquée entre Levon et Robert, le président sortant. Celui-ci serait peut-être même en train d’essayer d’écarter ou de diminuer le pouvoir de Serge, le vainqueur officiel des élections. Ce n’est qu’une hypothèse, et pas la mienne.
>>> 22:25 - On rapporte que des voitures sont en flammes sur l’avenue principale.
>>> 22:31 - Déclaration de l’état d'urgence à la télévision (pour vingt jours). La presse sera controlée. Les blogs? Je ne sais pas.
>>> 22:48 - Des amis qui reviennent de la rue signalent l’arrivée de soldats armés de mitraillettes. On parle déjà de 120 morts (INFORMATION NON-CONFIRMÉE). Un contact à l’hôpital dit que le personnel ne suffit pas.
L’Internet sera-t-il coupé?
>>> 23:04 - Information téléphonique : Voitures de police en flammes. On dit que la colère des manifestants est terrible.
>>> 0:22 - Le calme est revenu en ville. La police tient les points stratégiques.
>>> 0:38 - Deux chars d’assaut passent sur l’avenue Mashtots.
>>> 01:43 - Il y a du mouvement en ville, des véhicules lourds qui passent. On compte malheureusement deux morts, un civil et un policier. C'est déjà trop, mais c’est beaucoup moins que ce que la rumeur disait plus tôt en soirée. Une conversation téléphonique entendue par hasard signale 70 blessés dans un hôpital de la capitale.
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Cet après-midi, j’ai vu là-bas cent mille personnes ou plus. Un chef contestataire affirmait que la foule comptait six cent mille personnes, mais je ne saurais pas confirmer cette estimation, car on se trouvait en terrain plat. Il y avait des femmes et des enfants ; il ne doit plus rester maintenant que des hommes armés (10 000+?) qui se sont barricadés derrière des autobus et des véhicules abandonnés. J’ai vu qu’on réduisait des pavés en morceaux plus petits, cela en préparation des prochains affrontements qui semblent inévitables après l’intervention violente de ce matin.
À l’aube, les forces policières ont délogé avec violence les quelques milliers de contestataires qui campaient depuis dix jours sur la place de la Liberté. Les campeurs assuraient la continuité des manifestations contre le résultat des récentes élections présidentielles. Les protestations rassemblaient quotidiennement plus de 50 000 personnes. J’avais commencé hier la liste des noms affichés sur la centaine de tentes installées sur la place : Sisian, Vardenis, Erevan, Gyumri… ce sont les noms des villes arméniennes d’où venaient les contestataires. Une tente s’appelait : Los Angelos.
J’ai aperçu moi-même les policiers qui allaient à l’assaut de la place située à cent mètres de chez moi. On parle de plusieurs blessés et d’un mort (?). Le chef des contestataires, Levon Ter Petrossian, était présent. Il affirme qu’on l’a enlevé de force en lui tordant le bras—ça me parait vraisemblable. Il serait maintenant chez lui ; à la television, les représentants du pouvoir ont signifié qu’il leur serait impossible d’assurer sa securité s’il quittait sa maison. La télévision, il faut le dire, ne donne que la version officielle des événements ou diffuse des vieux films ou des vidéoclips.
Il se joue évidemment une partie compliquée entre Levon et Robert, le président sortant. Celui-ci serait peut-être même en train d’essayer d’écarter ou de diminuer le pouvoir de Serge, le vainqueur officiel des élections. Ce n’est qu’une hypothèse, et pas la mienne.
>>> 22:25 - On rapporte que des voitures sont en flammes sur l’avenue principale.
>>> 22:31 - Déclaration de l’état d'urgence à la télévision (pour vingt jours). La presse sera controlée. Les blogs? Je ne sais pas.
>>> 22:48 - Des amis qui reviennent de la rue signalent l’arrivée de soldats armés de mitraillettes. On parle déjà de 120 morts (INFORMATION NON-CONFIRMÉE). Un contact à l’hôpital dit que le personnel ne suffit pas.
L’Internet sera-t-il coupé?
>>> 23:04 - Information téléphonique : Voitures de police en flammes. On dit que la colère des manifestants est terrible.
>>> 0:22 - Le calme est revenu en ville. La police tient les points stratégiques.
>>> 0:38 - Deux chars d’assaut passent sur l’avenue Mashtots.
>>> 01:43 - Il y a du mouvement en ville, des véhicules lourds qui passent. On compte malheureusement deux morts, un civil et un policier. C'est déjà trop, mais c’est beaucoup moins que ce que la rumeur disait plus tôt en soirée. Une conversation téléphonique entendue par hasard signale 70 blessés dans un hôpital de la capitale.
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Articles précédents, dans la série « désordre en Arménie »:
#1 Brouillamini
#2 Pizzas pour tous
#3 La Place de la Liberté
#4 La grande rumeur
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[Image : La blanche nuit par reading_is_dangerous]
drole d'endroit pour passer des vacances ...
RépondreSupprimerC'est très chaud, courage fuyons...
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJ'espère ne pas devoir bientôt utiliser des mots comme aubifoin , namounine et autres pouroudouff pour codifier nos communications?
RépondreSupprimerRemember Raymond !
RépondreSupprimerStepik jan c'est Chaga. Regarde ici
RépondreSupprimerhttp://bekaisa.livejournal.com/ pour information. Tata peut traduire pour toi. Les bloggers armeniennes sont tres active, j'ai passe nuit devant internet pour chaser d'information. A propos d'interdiction un juriste explique la loi:
http://david-sand.livejournal.com/ sur la censure.
Un ce moment la seul information sont les blogs arminien hélas!
courage!
Pourrons nous parler la langue des oiseaux des alchimistes ?
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