Orient des vieux lions de pierre
Griffons aux ailes brisées
Orient des vieux murs conservés
Augmentés, continués, repris
Orient des routes nues
Désertées, oubliées, encombrées de cailloux – mauvais voyageurs
Et des carcasses de chien de malchance
Et des pétales plastiques
Couleurs malheureuses, jetées aux vents
Orient des routes nues
Déserts oubliés des chemins qui mènent à des portails
De fer rouillé, dont les gardiens – vieux lions aux ailes brisées
Savent l’entièreté des généalogies secrètes
Savent les organigrammes du pouvoir
Savent les parfums des filles boudeuses, assises
Aux genoux des bandits puants ou parfumés
Cravatés, aux lèvres fines, violettes
Aux ongles longs
Yeux d’un aigle prisonnier du corps d’un mulot
Yeux de rat trouvé dans le corps d’un lion
Yeux mouillés de crocodile, enchâssés dans un corps gras
De sanglier, riant – écoutez le cochon chanter
Sa patrie, l’ivresse…
Orient des routes bues
Rasées, possédées, des blondes fausses
Divorcées à moitié
Libertés des chambres à coucher dont tu tiens la clef
Orient des pièges mielleux, des trucages cousinés
Dorures, frottages, cirages
Orient des miroirs gardés dans les tiroirs
Où l’étranger finit un jour par se placer, reconnaissant
Des chaînes d’or ou des cercueils de plomb : Des frères
Généraux, cousins – chauffeurs du président
Oncles ou chefs des douanes – incontournables familles
Familles de familles
Familles de familles de familles ou clans
Dont les chefs ont volé la gueule des lions disparus du lit
Étroit des rivières asséchées des bergères centenaires
Qui rêvent aux coquelicots du printemps
Aux petits chéris, petits agneaux, petit lait-lait
Orient du grand frisson, de la vipère du jujubier
De la frontière entre l’Amour et l’homme, l’articulation
Le genou du soleil levant
La création du monde
La fleur du matin
L’Orient de soi
Orient du café qui te tient
Orient du fauteuil qui te tient
Orient où tu attends – on te retient
Orient où tu deviens un lion de pierre, patience !
Le remplacement de tes ailes brisées
Aura lieu ici, à l’ombre du mur
Sur cet encombrement de cailloux
Sur le corps du chien mort d’avoir avalé du plastique
Jeté par son maître : Le vieux gardien pourri
D’un portail de fer repeint, avec des griffons, chimères
Au goût d’une jolie brune qui gratta le derrière d’un porc
Avant de l’étrangler avec sa chaîne en or
Au chant du coq
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[Image : Le blanc oiseau par reading_is_dangerous]
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RépondreSupprimerREVOLUTION DES TULIPES
RépondreSupprimerLes assassins
Ont l'éviscération facile
Qui remplace l'énucléation
Par l'invention de la lentille
Sans contact
A l'Est d'Aden
Il se trouve toujours
Des cavaliers kirghizes
Pour jouer au bouzkachi
Avec des couilles de mammouth
Au chant du coq l'Orient sombre, poussière d'or qu'avale telle une goule l'ombre de l'occident
RépondreSupprimerSur les ruines engorgées, qui brisera le cercle d'ailes de pierre toujours déplumées ? quelle main se lèvera au milieu des gravats ? Patience, murmure, au milieu des fantômes,l'accoucheur d'un nouveau monde
quelle force dans ton invocation !
Je ne peux écrire qu'une chose ne voulant pas ajouter de vains mots aux tiens : tu es un grand poète.
RépondreSupprimerOrient de rien ...
RépondreSupprimerje ne regrette rien.