Aujourd’hui est une blanche journée ressemblante à un violon ivre. Des nuages dessinés à la craie salissent le ciel. Le soleil me perce le côté. Une brise médiocre agite les branches des platanes devant chez moi tandis que j’éternue. Un coryza me tient.
La radio diffuse de la soupe, une musique qui tourne dans mon bol, ma tête, dans cet espace étrange où résonnent les sons attrapés par l’ouïe. Certes l’oreille entend des sons, mais ce que le cerveau en fait, c’est étonnant.
Je m’appelle Mike Tarrambird. Je commande une fusée, la Révoltée, qui fait route vers Mars où j’ai rendez-vous avec un certain docteur Louis Longtemps. À son sujet, je ne sais rien sinon qu’il explore le ventre d’une machine géante qu’on a trouvée là-bas, enfouie sous un désert, pas loin d’une extraordinaire forêt lente dont les arbres, car il s’agit bien d’arbres, grandissent d’un centimètre par année, parce qu’il fait froid, sur Mars, mais vous savez tout ça.
Aujourd’hui est une blanche journée ressemblante à un mouchoir de papier roulé en boule. Hier aussi, et avant-hier aussi. Demain aussi, ça ne me surprendrait pas. Pourquoi ai-je quitté la Terre et ses platanes dont les feuilles viraient au cuivre, je ne m’en souviens plus. Qu’il aille au diable, ce Longtemps de mes fesses, et cette machine extraterrestre, je m’en fous.
Il n’y a que tes mystères qui m’intéressent, mais ce jour-là quand je suis parti, je devais être malade. Des nuages dessinés à la sauce me salissent le menton. La menthe sait l’espace destiné à ses assauts dans le jardin. Je suis une feuille de menthe. Tu es de la terre noire. Le soleil nous verse dessus de la chaleur. Louis Longtemps se trompe s’il compte sur moi pour l’aider à dresser cette éléphantesque machine martienne qui l’obsède. C’est de la perversion, un violon-givre, givré, je veux dire un mauvais violon d’Ingres.
Il n’y a personne d’autre que moi à bord de la Révoltée, mais l’ordinateur de bord sait parler un peu. Je lui communique des bribes extraites de mes songes depuis que des rayons cosmiques m’envoient des mots. « La flotte, des rats, des libelulles, » ai-je entendu ce matin en rêve. J’ignore de quoi il s’agit, mais l’ordinateur y réfléchit. D’une certaine façon, c’est vrai que je refuse personnellement de faire du sens. Je voulais tuer une demoiselle que j’ai trouvée hier dans ma cabine, mais à la fin j’y ai renoncé. Elle est tellement jolie !
La radio diffuse de la soupe, une musique qui tourne dans mon bol, ma tête, dans cet espace étrange où résonnent les sons attrapés par l’ouïe. Certes l’oreille entend des sons, mais ce que le cerveau en fait, c’est étonnant.
Je m’appelle Mike Tarrambird. Je commande une fusée, la Révoltée, qui fait route vers Mars où j’ai rendez-vous avec un certain docteur Louis Longtemps. À son sujet, je ne sais rien sinon qu’il explore le ventre d’une machine géante qu’on a trouvée là-bas, enfouie sous un désert, pas loin d’une extraordinaire forêt lente dont les arbres, car il s’agit bien d’arbres, grandissent d’un centimètre par année, parce qu’il fait froid, sur Mars, mais vous savez tout ça.
Aujourd’hui est une blanche journée ressemblante à un mouchoir de papier roulé en boule. Hier aussi, et avant-hier aussi. Demain aussi, ça ne me surprendrait pas. Pourquoi ai-je quitté la Terre et ses platanes dont les feuilles viraient au cuivre, je ne m’en souviens plus. Qu’il aille au diable, ce Longtemps de mes fesses, et cette machine extraterrestre, je m’en fous.
Il n’y a que tes mystères qui m’intéressent, mais ce jour-là quand je suis parti, je devais être malade. Des nuages dessinés à la sauce me salissent le menton. La menthe sait l’espace destiné à ses assauts dans le jardin. Je suis une feuille de menthe. Tu es de la terre noire. Le soleil nous verse dessus de la chaleur. Louis Longtemps se trompe s’il compte sur moi pour l’aider à dresser cette éléphantesque machine martienne qui l’obsède. C’est de la perversion, un violon-givre, givré, je veux dire un mauvais violon d’Ingres.
Il n’y a personne d’autre que moi à bord de la Révoltée, mais l’ordinateur de bord sait parler un peu. Je lui communique des bribes extraites de mes songes depuis que des rayons cosmiques m’envoient des mots. « La flotte, des rats, des libelulles, » ai-je entendu ce matin en rêve. J’ignore de quoi il s’agit, mais l’ordinateur y réfléchit. D’une certaine façon, c’est vrai que je refuse personnellement de faire du sens. Je voulais tuer une demoiselle que j’ai trouvée hier dans ma cabine, mais à la fin j’y ai renoncé. Elle est tellement jolie !
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[Image : Le voyage dans l’espace par reading_is_dangerous]
Je m'appelle Mimi Carnetdebord.
RépondreSupprimerJe suis debout dans l'océan du jazz. L'espace d'un vague instant, j'ai vu votre fusée, monsieur Mike Tarrambird. Je crois qu'elle se dirige vers Mars, mais... sait-on jamais avec le coryza qui nous tient?
Les platanes, la soupe distributrice de musique me semblent révoltés de cet envolé sur la Révoltée.
Au cul,la révolte! Je me laisse emporter vers la suite de cette histoire à uivre titanesque comme une petite libelulle, une révoltée petite demoiselle qui voyage avec vous... de mon océan éléphantesque.
Mars en octobre.
RépondreSupprimerRime avec opprobre.
...
J'aime bien le
mot opprobre.
//I wanted to kill a young lady that I found in my cabin yesterday, but in the end I never did it. Elle est tellement jolie ! It is so pretty! //
RépondreSupprimerThis makes think of the approach-avoidance conflict: "one wants what one hates and vice versa."
But of course, all of these
may be way, way off the meaning
because you know how translations
warp words.
Anyway, a trip to Mars would be a good story to hear on a cold, rainy night, especially when it is replete with sound effects.
The picture shows to me a vast blue
and blue always reminds me of either the sky or the sea
the yellow, for the shore/sand
or the sun
and I see a fish tail
the head of someone with a helmet
(he looks like a warrior),
one leg of a chicken (or maybe
an upturned chicken head whose
crown is on the ground, and a
single arm with wavelets on it)
That is as far as my imagination
could go!