une fille
une inconnue
s’est approchée
me disant que sur l’immense nappe du lac
elle était déjà
une miette
– de pain ?
– de gâteau, dit-elle s’assoyant près de moi
ne devinez-vous pas
que le passé s’est replié sur le futur ? demanda-t-elle
nous avons discuté.
Elle disait que quand il pleut, l’eau qui dort en nous
voudrait pleuvoir aussi
– quelle est votre plante favorite ? lui demandai-je
– l’herbe, répondit-elle sans hésiter
l’herbe ne domine jamais la vue
l’herbe laisse que le vent la couche
l’herbe laisse qu’on se couche sur elle
pour aimer les nuages
ou pour se reposer
ou pour mourir quand le jour vient
après cette longue nuit
qu’est la vie.
l’herbe se change en mouton, en loup ou en homme
l’herbe fait des forêts pour les petites bestioles sans nom
l’herbe ne craint pas la foudre
mais le napalm, oui
et l’herbicide
et le goudron
l’herbe me coupe parfois la peau des doigts
mais elle me caresse plus souvent la plante du pied
l’herbe me dit
que le soleil a le bras long.
– que faites-vous dans la vie ? me demanda la fille
– j’invente, dis-je
– qu’inventez-vous donc ? demanda-t-elle
– je travaille en ce moment sur un nouveau moteur à silence, dis-je
– ah ! ah ! ria la fille
Votre moteur à silence,
le rire d’une mouette suffira à le ralentir.
– c’est bien ça, lui dis-je
l’après-midi passait, et puis la soirée. La
fille se changea en fleur d’eau.
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[Image : Fleur d’eau par reading_is_dangerous]
Silence. Moteur.
RépondreSupprimer"... et il transforma l'herbe en eau de vie ..." dixit Canna Bis.
Il était une fois...
RépondreSupprimerLe retour de la poésie de Reading. Cette dangereuse lecture est si douce, belle que je ris comme une mouette rieuse de cette patibulaire menace inventer par vous: le moteur à silence. Exit silence! Exit vacances! exit mots brouillés!
je ris et je pleure comme une goutte d'eau...
Surtout, n'oubliez pas le fichu Pango... (C'est une histoire à suivre!)
Et surtout,merci pour votre belle poésie ici et sur mes folles pages de contes.
MERVEILLEUX!
This is very beautiful
RépondreSupprimerAs beautiful as the flower of water
in your drawing (the yellow flower
in her hair adds dimension to
her beauty and fragility)
The conversation
The grass, the idea of lying on it
to watch the clouds, to just be
there, to lie, to rest
until one dies
they talk with much
tenderness in their words
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