mercredi 14 novembre 2007

LA SOCIETE DE LA COLLE


Voici le plan d’un récit que j’ai imaginé ce matin, tandis que j’écrivais un énième poème surréaliste et beau, mais inutile ou presque, au sujet d’une contrée battue par le vent, un vent si fort qu’il emporte le cœur des habitants de ce pauvre pays, et les couleurs du jour, et la noirceur de la nuit.

C’est l’histoire de A., un esprit pratique qui a réussi dans les affaires sans trop se compromettre, sans grossir du ventre, en gardant son sourire intact et l’amitié de ses amis. Il n’a jamais fâché personne sauf un cousin, B., qui se cache en dehors de la capitale lorsque débute mon récit, après sa tentative ratée pour provoquer une révolution dans leur petite république, laquelle pourrait ressembler à l’Arménie, mais sans que je le dise, parce que ça me gênerait, car je la connais mal malgré mes huit années passées chez elle.

B. a du génie, de l’intuition, des idées, du charme, mais son intransigeance et ses colères infatigables l’ont poussé dans un coin où il n’y a pas de place pour personne dautre que lui. Et ce fou continue pourtant à avancer au risque de s’écraser contre les murs qu’il a lui-même construit.

A. découvre sa cachette quelque part en montagne. Il s’agit d’une maison perchée sur une falaise visitée par des aigles et des corneilles, et qui fait face au vide, face à une région sauvage qui fascine B. « C’est une femme laide dont nul homme n’a voulue, » dit B. à A.

Il y a une morte dans cette histoire, une amie de A. séduite par B. Elle s’est probablement suicidée, sans doute à cause de B., et ce mystère est peut-être à l’origine de la visite de A. qui affirme pourtant qu’il vient chez B. pour le ravitailler et le sauver de lui-même si c’est encore possible. Mais puisqu’il y a de la révolution dans l’air, il y a d’autres raisons possibles. Soit dit en passant, le plan de B., son projet, j’en ferai le contraire exact des objectifs défendus par la Société de la Hache fondée par Netchaïev qui voyait dans l’Autre, son prochain, un capital « à dépenser. »

Par un matin gris, A. quitte la cachette de B. empruntant un sentier qui mène vers la « femme laide, » ce territoire sauvage dont j’ai parlé. Il vente avec force. Une bourrasque arrache son chapeau à A. qui tente de le rattraper d’une main rouge de sang.

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[Image : Les doigts du mal par reading_is_dangerous]

2 commentaires:

  1. fascinating
    though hard to follow
    (to be honest)

    I wonder what the story of C
    will be
    (if there is any C
    to add to A's and B's)

    red, red, red
    picture

    like blood
    like tomatoes
    like an angry sky

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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