il y a des matins gris, des réveils bleus
quand le prud’homme lui-même
souhaite brièvement qu’un ruban de pensées violettes ou brunes
lui révèlerait la façon, les mots magiques, les ingrédients d’un filtre de
métamorphose…
il y a des matins gris, des réveils bleus et lourds
quand la coupure du rêve dans la tranchée du réel
éventre une porte qui gardait la chambre du sage contre la sottise ;
les ventouses humides, des bœufs de désespoir,
des quatorze et des seize minutes d’incompréhension passent à l’attaque
et celui ou celle qui venait de se lever du lit s’assied alors…
il y a des matins gris, des réveils bleus et lourds et positifs
quand on voudrait pouvoir se donner un sérieux coup de serfouette
et bouleverser l’ordre intérieur, les cétacés de ses organes : cœur, foie, poumons…
écraser sous les sabots de la liberté tout ça qui vous tient
et s’envoler sur un balai comme une sorcière honorée par les servantes du tarot
l’unité du corps et de l’esprit, cette unité paisible, bleue, grise,
et la double hélice, le pli du genou,
l’embûche de la vie, la fausse marche du temps
désorientent le météore philosophe lui-même
je ne sais plus de quel côté me tourner pour te saluer, soleil
je ne sais plus pourquoi ce matin gris, bleu,
ce potentat au teint blafard qui règne sur mes jours,
qui m’impose ses tarifs
motus, ne dis pas mot ! Ne chante plus !
Tu es l’oiseau aveugle qui ne sait pas la percée de l’aurore.
Ta tête, je l’ai placée dans un sac de novembre,
une poche de matins gris, de matins bleus, de matins bienfaisants
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[Image: La coupure du rêve par reading_is_dangerous]
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RépondreSupprimerCe texte possède une mélodie qui reste en tête.
RépondreSupprimerDid you feel blue gray
RépondreSupprimeron this particular morning?
Your drawing is like a dream
that has awakened
trying to shake off
all trace of sleepiness