samedi 10 février 2007

PENDANT UN SOLEIL GRAS


dérive en radeau. Un
boulevard verdu mène à des potagers spon
tanés où ronflent des loups, des loups-
cigognes qui depuis longtemps ont remplacés les moutons-
grenouilles de leurs anciens festins contre des hommes-
couillons que bercent d’infâmes musiques trouées, des
musiques absentes, des mélodies de caves, des mélodies
jambon

ce qui nous restait de biscuit-steak, nous l’avons
mangé à la manière gentille des rats. Ce que nous avions d’eau, nous
l’avons bu comme les amants assoiffés pleurent l’un sur
l’autre pendant un soleil gras. Quand
l’esprit coupe
quand le ciel verse
quand le ventre éclate
quand le souffle mord
quand ça
débloque, alors
je tombe du radeau. Heureusement je sais l’art de la
nage, à six ans

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[Image: En mer par reading_is_dangerous]

vrilles terribles
des courbes carnivores--
sous-marin coule

3 commentaires:

  1. vrille nageante, vivre, aimer, rire...

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  2. It's interesting to me how your poetry intertwins with digestion... Again and again...

    Knowing to swim is great, isn't it?

    Lilit

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